BEAUMARCHAIS, ENERGUMENE DES LUMIERES !
Un horloger fils d’horloger, Pierre Augustin Caron de Beaumarchais est un énergumène des Lumières ! Sa vie est une suite de folles journées... En deux mots, un homme libre !
Un horloger fils d’horloger, Pierre Augustin Caron de Beaumarchais est un énergumène des Lumières ! En deux mots, un homme libre.
Voltaire l’adorait : « Quel homme ! écrit l’auteur de Candide au jeune d’Alembert, il réunit tout, la bouffonnerie, le sérieux, la raison, la gaieté, la force, le touchant, tous les genres d’éloquence ; et il n’en recherche aucun ; et il confond tous ses adversaires ; et il donne des leçons à ses juges. Sa naïveté m’enchante. Je lui pardonne ses imprudences, et ses pétulances ».
Une ambition sans faille
Sans cesse actif, Pierre Augustin Caron ne songe qu’à prendre du galon et se moque de la chronologie. Tout à la fois, musicien, courtisan, financier, promoteur immobilier, industriel, espion, armateur, auteur d’œuvres tantôt géniales, tantôt très oubliables éditeur de Voltaire, il devient révolutionnaire malgré lui.
A vingt ans, il met au point un système d’échappement à hampe pour les montres à gousset : système empêchant la montre d’avancer à mesure que le ressort se déroule. Lepaute horloger du roi, s’approprie cette invention. Il a compris que sa seule chance est d’alerter la presse et de prendre le public à témoin. La polémique enfle. L’Académie des sciences comprend qu’il faut trancher au plus vite. Le 16 février 1754, on vote à l’unanimité pour condamner Lepaute.
Il n’a pas encore 22 ans et il obtient sa première commande du roi : une montre pour lui, une pour Madame de Pompadour, une pendule pour Madame Victoire.
Horloger du roi, le titre est prestigieux et les rémunérations des plus satisfaisantes. Livrer Versailles, c’est bien. Mais Beaumarchais veut davantage. Et pour vivre à la cour, il faut être noble. Pour cela il faut séduire la cour. C’est donc auprès des quatre filles du Roi que Beaumarchais entame son jeu de séduction. Par les montres, il ouvre les portes de Versailles, avec la musique, il s’y installe. Pierre-Augustin devient le maître de musique des filles de Louis XV, et se rend indispensable à la cour. Mais un courtisan sans particule est un homme qui rougit de honte. Il lui faut alors se trouver un nom. Une erreur de mariage à 26 ans l’emmène sur des terres en Arpajon appelées Beaumarchet. Cela sonne se répète Caron. Beau, je suis. Et Marchais, marcher préfigure le commerce qui est ma compétence. Va pour Caron de Beaumarchais. Caron se fera oublier avec le temps… Mais cela ne suffit pas, il faut acheter un titre de noblesse.
Pierre - Augustin de Beaumarchais est un ambitieux. Il s’offre la noblesse. Seule cette nouvelle noblesse est digne de respect car elle est due au mérite. Synonyme chez lui de capacité financière. L’ancienne, dite la « vraie » noblesse est méprisable. « Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus ». Fait-il dire plus tard à Figaro dans son adresse au Comte.
Double mariages, double veuvages. Lieutenant général des chasses, administrateur de la Compagnie des eaux, armateur, notre homme est aussi et enfin à 43 ans, un auteur. Le 26 février 1775, après 3 jours de corrections apportées à son texte, le rideau de la Comédie se lève sur une pièce nouvelle. Le public l’acclame et le succès ne va plus se démentir. Le 14 mars le Barbier de Séville est invité à la Cour.
Une vie de folles journées
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