JEAN PAUL CHAMBRY / LE DINDON ET LE CYGNE

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                   Le dindon et le cygne

Le dindon regarde méchamment le cygne de blanc vêtu
Il vient de s'apercevoir qu'il est en train de draguer son épouse
Dame dinde est toute bouleversée en écoutant le joli coeur
Son panache d'un blanc luisant parachève son allure hautaine

Le lourd dindon au plumage‌ noir, son sang ne fait qu'un tour
Il se sentait robuste protégé par une armure en titane 
Il se met aussitôt en position d'attaque et fonce vers l'ennemi
Sa queue en éventail, ses ailes ouvertes lui servent de boucliers

Il s'élance vers l'intrus qui devant la charge baisse son long cou
Leur bec touche en même temps le poitrail adverse pour le blesser
Des plumes blanches et noires atterrissent sur le sol après le choc
Il y eut trois collisions, des cris perçants des combattants
Toute la basse-cour accoure pour assister au combat

La femelle convoitée glousse de fierté car ils se battent pour elle
Poules, coqs; canes et canards; oies et jars se précipitent 
Leurs progénitures suivent sur le lieu du combat en dodinant
Toute la basse-cour forme un cercle autour du ring
Où la poussière, les plumes blanches et noires s'éparpillent 
     
La gorge du dindon gonfle prêt à éclater à chaque assaut
Le cygne a le cou comme une lance des chevaliers de tournoi
Les dégâts sur l'offensé deviennent de plus en plus importants
L'adversité est au summum, ni l'un, ni l'autre ne veut perdre

Du fin fond de la ferme se précipite un homme en sabot
Se dirigeant vers le lieu de la lutte pour une rixe amoureuse
Le fermier empoigne les deux belligérants par le cou
Et met leur tête face à ses yeux interrogateurs 
<<-Encore vous? quand arrêterez-vous vos bagarres ridicules
à la prochaine mêlée sanglante, je vous déplume OK ! >>

La paix et le calme sont revenus, tout ce beau monde est reparti à leurs occupations
Jusqu'à la prochaine foi