JEAN PAUL CHAMBRY ‌ ‌ Les rives du bonheur

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     Les rives du bonheur

Quand elle dort plus rien ne bouge
Sa respiration est silencieuse
Elle plane dans l'imaginaire des contes de fée
Pour s'envoler dans le pays des songes

Elle s'approche des rives du bonheur
En suivant ses méandres étourdissants
Dans son sommeil où tout est calme et réparateur
Elle s'assied au bord du ruisseau pour fixer le fil de l'eau

Son cerveau l'envoie dans un pays doré
Où elle touche l'irréel avant l'orée      
Elle se pose sur une rose parfumée
Pour participer à la création de la journée

Mais les rives de ce bonheur aux abords apaisés
Se font dévorer par la fluidité de son éternité
Mais le petit bonhomme du réveil déclenche la réalité
Son corps d'un coup pèse trop lourd sur la fleur

Sa tige ploie pour la déposer délicatement
Même si la situation fait regretter la vision du mirage    
Les rives du bonheur se transforment en rives de la nostalgie
Reconnaissant que le sommeil c'est peut-être le paradis

                                                          Jean-Paul  Chambry