Voyage au pays des monstres
Créations de notre imaginaire ou issues de la mythologie, expression de nos angoisses intimes ou collectives, monstres gentils ou créatures terrifiantes, les monstres fascinent de la même façon petits et grands. Mais que disent-ils de nous ? Et en quoi nous sont-ils nécessaires ?
Quand et pourquoi le monstre est-il devenu une figure centrale de la littérature enfantine ?
C’est une question que nous allons nous poser aujourd'hui car vous l’avez-vous peut-être vous aussi remarqué, les albums jeunesse sont littéralement emplis de monstres… Des monstres qui, au contraire de ceux que l'on peut croiser dans la vie, se reconnaissent au premier coup d’œil et ne sont pas systématiquement méchants... Et d’ailleurs, les enfants et les artistes ne partagent-ils pas des affinités avec ces créatures protéiformes, hybrides et surtout…délicieusement affreuses ?
L’exposition que le musée d’Orsay a décidé de consacrer à l’artiste Léopold Chauveau nous offre une occasion de réfléchir à cela en contemplant les monstres sculptés et dessinés par celui qui fut d’abord médecin, puis écrivain. Un artiste qui illustra aussi l’Ancien Testament et les Fables de La Fontaine. La scénographie est pensée pour les enfants et les adultes et rend aussi hommage à d’autres créateurs de monstres bien connus des enfants : ceux de Maurice Sendak, Tomi Ungerer, Roland Topor ou encore de Claude Ponti, qui sera avec nous dans cette émission et qui publie à cette occasion un album hommage à Léopold Chauveau à l’Ecole des loisirs.
Et ce qui tombe très bien c’est que cette exposition est prolongée jusqu’au 13 septembre.
Avec :
- Ophélie Ferlier-Bouat, co-commissaire avec Leïla Jarbouai de l’exposition et conservatrice au Musée d’Orsay.
On sait que Chauveau donnait vraiment vie à ses monstres et avait une relation tout à fait particulière avec eux.
Il y a une simplicité et une efficacité de la forme dans le dessin de Chauveau, qui comme de nombreux artistes contemporains s'échappe de la norme par une forme de liberté.
Pour Chauveau le monstre c'est lui, il a une valeur thérapeutique, et une valeur de création automatique.
À RÉÉCOUTERLes monstres ne sont pas nécessairement à destination des enfants pour Chauveau, ils sont d'abord un remède contre son spleen. Le monstre a cette force vitale qui lui permet de survivre.