Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Union des Ecrivains Vosgiens
10 décembre 2023

JEAN PAUL CHAMBRY Quelle guerre faut-il faire pour gagner la paix?

‌‌

                Quelle guerre faut-il faire pour gagner la paix? 

Une femme tenant un glaive dans sa main 
Pousse la porte cochère en chêne massif
Son corsage blanc est coupé de haut en bas
Découvrant la moitié de sa poitrine ensanglantée

La fille entre dans l'atelier du forgeron
Tout en brandissant son arme qui n'est pas tachée
Et s'approche de l'enclume malmenée par le marteau
De l'artisan en pleine action sur un fer plat rougi par la forge

Le maître des lieux arrête son mouvement la massette en l'air
Les yeux s'écarquillent en voyant son agresseuse décolletée et son nombril découvert
Dès qu'elle baisse son épée, il laisse tomber son outil sans force
Il met ses mains dans sa poche centrale de son tablier en cuir

<<Qu'est-ce que c'est que ça? Tu veux me tuer?
--Pas du tout! S'exclame-elle, Je viens te sermonner!
--Comment me sermonner! je fais rien de mal il me semble?
--Tu fais partie du chemin qui mène au mal
--C'est pour ça que tu te montres à moitié nue et provocante pour finir le tableau!
Questionna-t-il en s'approchant d'elle. 

Elle lève son glaive et l'appuie au niveau de son coeur et son autre bras vient cacher ses seins   

--Oh, là, là où vas-tu mécréant, je ne viens pas vendre mon corps! Je viens t'apprendre 
​ce que tu provoques ainsi que tes confrères par votre métier! Répliqua-t-elle nerveuse.
--Par mon métier? Rétorqua-t-il en stoppant sa marche. Je ne fais que des bandages pour les roues!
--Oui des roues qui servent à déplacer des engins de guerre, je sais que tu les vends aux marchands de canons!
--Alors c'est en te montrant à moitié dénudée que tu vas me faire changer d'avis?
il faut bien que je gagne ma vie pour nourrir ma famille, quatre garçons et deux filles!
--Alors là, on n'y vient, tu fais des bandages pour l'armement, et quand tes garçons iront à la guerre
c'est un peu à cause de toi qu'ils risquent d'être tués, comme moi mes deux fils et mon mari  qui ne reviendront jamais! 

--Mais tu es folle ou quoi, et cette mascarade que tu viens faire rime à quoi? Reprocha-t-il devant son discours à pleurer.
--Nous sommes plusieurs à faire cette mascarade comme vous dites! Poursuivit-elle en laissant tomber son arme. Regarde-moi bien
mon nombril c'est la naissance de mes deux fils, mes seins les ont allaité, maintenant ils sont ensanglantés à cause de leur mort,
mon mari qui a possédé tout mon corps lui aussi ne me cajolera plus, je suis veuve et sans enfants et je viens me suicider
devant toi, pour te faire comprendre que vous vendez du matériel qui fait entrer le malheur dans les familles qui ne demandent rien!
​   Elle s'empare de son glaive et place la pointe de celui-ci sous son sein gauche, les deux mains enserrent la garde, ses bras
sont prêts à se refermer. 
    Le forgeron est statufié devant la scène qui se déroule devant lui, il fonce sur elle pour la désarmer, mais il se retrouve face à terre,
la femme a disparu, reste l'arme sous lui qui le blesse légèrement à l'épaule, il se relève soucieux,
il est sûr que rien ne changera dans ce monde qui hait la guerre, mais qu'il est obligé de la subir. 

Au début des années soixante dix, les Poppys ont chanté<< Non, non rien a changé>> et ne changera jamais malheureusement. 
Utilisez google pour les écouter ça peut vous faire froid dans le dos pour ceux de ma génération.
                                                                                                                        Jean-Paul Chambry    
  
Publicité
Publicité
Commentaires
Union des Ecrivains Vosgiens
Publicité
Archives
Publicité