La chandeleur
Origines, superstitions et dictons...

 

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Elle tire son nom du latin : festa candelorum (fête des chandelles) évoquant les cierges que l'on portait en procession lors de sa célébration.
La Chandeleur se fête le 2 février, soit 40 jours après Noël. Elle est toujours très proche des croyances et traditions liées à la Lumière, la Purification, la Prospérité et la Fécondité.
Cette manifestation ouvre solennellement la saison agraire, car les jours allongent sérieusement, la végétation du blé en herbe prend de l'importance.

Chez les romains
A l'époque romaine, on la fêtait vers le 15 février, correspondant au début de la saison des amours chez les oiseaux, pour célébrer le dieu de la fécondité : Lupercus, au cours de « Lupercales » et célébrant le retour de la lumière.

Cette manifestation en l'honneur du dieu Pan (nom plus commun), donnait lieu à des défilés de débauchés munis de flambeaux arpentant les rues de Rome pendant la nuit. Ils offraient des sacrifices aux dieux et mangeaient des galettes de céréales à la lueur des torches ; est-ce l'origine des crêpes mangées le jour de la Chandeleur ?

Chez les celtes
Il existait un rite : la fête d'Imbolc, le 1er février, calée sur la fin de l'hiver. C'était aussi la fête de la purification de l'eau, qui assurait fertilité et fécondité avec le retour de la vie animale et végétale. Les peuplades du Nord de l'Europe et les celtes célébraient en même temps le soleil, dont le retour commençait enfin à se préciser, à travers la roue solaire.

Chez les chrétiens
Le 2 février est officiellement aujourd'hui la "Purification de la Vierge". Ce qui laisse dans des abîmes de réflexion, puisque Marie est l'Immaculée Conception.

En fait cela correspond plutôt à la loi de Moïse, qui selon les rites hébraïques, oblige toute mère juive à présenter son enfant nouveau-né au temple 40 jours après sa naissance. Jésus, est donc présenté au Seigneur à cette occasion ! Cette cérémonie, sera l'occasion de la rencontre de Marie avec le vieillard Siméon qui lui fit la prophétie de la mort de son fils.

Comme l'avait déjà fait César, en rebaptisant les dieux grecs, l'Eglise engage dès la fin de l'Empire Romain une vaste opération pour remplacer systématiquement les rites païens par des fêtes chrétiennes. L'Histoire raconte que le pape Gélase Ier, pour réconforter des pèlerins harassés, leur fit cuire des galettes faites avec de la farine et des oeufs, et eut l'idée d'instituer en 472 la fête de la Chandeleur (fête de la présentation de Jésus au Temple), 40 jours après Noël, qui est aussi un rite d'origine hébraïque.

En Orient, c'était jour chômé. En Occident, les fidèles défilaient en procession avec des torches, puis des cierges allumés et bénis à la main en souvenir de la purification de la Vierge. Cette fête devînt officielle en 1372 en Avignon.

Superstitions
Le cierge de la Chandeleur devait être rapporté de l'église jusqu'à chez soi, en restant allumé. Mais les processions aux chandelles sont de plus en plus rares de nos jours.

On lui prête certains pouvoirs, si l'on en croit le dicton Franc-Comtois :
"Celui qui la rapporte chez lui allumée,
Pour sûr ne mourra pas dans l'année."


Les cierges porteurs de nombreuses vertus, étaient précieusement conservés dans l'armoire familiale. Ils étaient sortis en cas de maladie grave, pour abréger les souffrances d'un mourant ou, en cas d'orage ils avaient - soit disant - le pouvoir d'éloigner la foudre et de l'empêcher de tomber sur les habitations. Ils étaient allumés chaque fois qu'il y avait la nécessité d'implorer le ciel ou Dieu, d'écarter les mauvais esprits et de protéger les foyers, les vignobles et les champs. L'on disait même que quelques gouttes de sa cire posées sur des oeufs mis à couver en assureraient la bonne éclosion.

Et les crêpes dans tout cela ?
C'est la survivance d'un mythe remontant au temps les plus reculés et symboliserait la roue solaire.
En France, cette coutume s'est développée au Moyen Age ; elle était liée au Carnaval et à la période du Carême qui marquait une journée de festivités alimentaires pour rompre avec l'austérité du temps de Carême.
Cela expliquerait la coutume des crêpes (ou des beignets de forme ronde, dans le sud de la France) que l'on mange à cette période. Des siècles durant les paysans ont pensé que s'ils ne faisaient pas de crêpes le jour de la Chandeleur, leur blé risquait de s'abîmer. Les crêpes étaient préparées à base du froment de la moisson précédente, que l'on utilisait ainsi en quantité car les futures moissons n'étaient plus très loin !

"Si point ne veut de blé charbonneux
Mange des crêpes à la Chandeleur.
"


Aujourd'hui, tous ces symboles se retrouvent dans cet emblème de la Chandeleur qu'est la crêpe. Accompagnée souvent d'une bolée de cidre.

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