JEAN PAUL DIDIERLAURENT V

René Vincent-Viry

"La vie commence au théâtre". T’en souviens-tu Jean-Paul ?

Une pièce dans laquelle à travers ton personnage, tu te retrouvais au-delà du réel, dans ce lieu mystérieux, là où presque tous les humains espèrent se retrouver lorsque se finit la vie. Et voilà que vingt ans plus tard, ce personnage t'appelle à le rejoindre. La triste réalité a rejoint la fiction.

Déjà, lors de ces nombreuses années partagées sur les planches, tu ne te contentais pas des mots joués. Tes mots écrits commençaient à retenir l'attention des premiers jurys à qui tu soumettais tes nouvelles. Puis nos routes se sont séparées pour se croiser à nouveau, non plus sur la scène, mais au détour de salons littéraires sur lesquels le succès du Liseur du 6h27 et de tes autres ouvrages attiraient tes nombreux lecteurs. Quel magnifique chemin tu as parcouru. Et c'est au mois de juin dernier, à Plombières, que nous avons pu ainsi nous retrouver vraiment. Après quelques dédicaces ou en attendant le visiteur, nous avons pris le temps de recouvrer les liens d’amitiés noués autrefois sur les planches, nous avons parlé longuement en partageant un repas amical en compagnie de nos amis communs, Gilles, Claude et Richard. Moment de vie heureux. Moment trop court. Moment d’estimes intense et de confidences aussi, pendant lequel tu nous avais fait part de la lutte que tu menais contre le mal rongeur.

Si la vie commence au théâtre, finit-elle vraiment un jour ? Désormais, la tienne est ailleurs. Une autre commence pour Sabine et tous tes proches à qui j’adresse mes plus sincères pensées.

Aujourd'hui, la neige est grise. Que celle de "Malamute", abondante et douce, t'accueille

dans son paradis blanc.

Ciao Jean-Paul.