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Catherine d'Alexandrie
WIKIPEDIA
Catherine d'Alexandrie
Sainte chrétienne
Image illustrative de l’article Catherine d'Alexandrie
Catherine d'Alexandrie par le Maître de la Légende de sainte Lucie vers 1500.
Sainte
Naissance v. 294
Alexandrie
Décès v. 312 
Alexandrie
Vénérée par Église catholiqueÉglise orthodoxe
Fête 25 novembre

Catherine d'Alexandrie, plus connue sous le nom sainte Catherine, est une vierge et martyre qui aurait vécu au début du ive siècle.

Historique

La tradition situe sa naissance à Alexandrie et date sa mort dans la même ville, à dix-huit ans en 312, sous le règne de Maximin II Daïa.

Elle était très instruite compte tenu de son sexe et de son âge1 : à 18 ans elle convertit plusieurs philosophes qui avaient été chargés par l'empereur de la faire renoncer à sa foi.

On croit qu'elle s'appelait « Dorothée », et que le prénom Catherine (du mot syriaque "céthar", couronne) lui fut donné parce qu'elle remporta, dit saint Jérôme, la triple couronne de la virginité, de la science, et du martyr.

 

Elle est la patronne des écoles de filles et des élèves de philosophie, et on la représente souvent appuyée sur une roue à demi rompue et teintée de sang. Elle serait apparue à sainte Jeanne d'Arc, en compagnie de sainte Marguerite et de l'archange Saint Michel.

Sa légende et son culte se sont répandus depuis l'Orient vers l'Occident et sont largement attestés après les croisades.

L'Église la célèbre le 25 novembre. Sa fête donne traditionnellement lieu à diverses célébrations populaires, dont celles des jeunes filles à marier de plus de vingt-cinq ans, appelées les catherinettes.

Selon certains chercheurs modernes, la légende de Catherine est probablement basée sur la vie et l'assassinat de la philosophe grecque Hypatie (355-415), en inversant les rôles des chrétiens et des païens2.

Hagiographie

Sainte Catherine avec l'empereur à ses pieds par le Maestro de Altura (vers 1475), Musée des beaux-arts de Valence.
École italienne xvie siècle Venise : Sainte Catherine d'Alexandrie (Musée des beaux-arts de Quimper)

Surtout connue par La Légende dorée de Jacques de Voragine, Catherine serait née en 294 dans une famille noble d'Alexandrie, en Égypte. Elle acquiert rapidement des connaissances qui la placent au niveau des plus grands poètes et philosophes du moment : « Catherine, fille du roi Costus, fut instruite dans tous les arts libéraux3 » Un jour, elle voit une séance d'apostasie de chrétiens organisée par l'empereur Maximin II Daïa : elle s'adresse à lui et « dispute longuement avec lui, en utilisant diverses démonstrations des syllogismes, l'allégorie, la métonymie et en parlant de claire et mystique façon3 ». Après un deuxième entretien, où Catherine tente de convaincre l'empereur de l'existence du dieu unique des chrétiens, celui-ci « constatant qu'il ne pourrait trouver de parade à la sagesse de Catherine4 », convoque une assemblée de cinquante doctes grammairiens et rhéteurs, et leur promet d'« immenses récompenses s'ils triomphaient par leurs raisonnement de la vierge argumentatrice4 ». Les orateurs, amenés de diverses provinces, demandent pourquoi ils avaient été appelés de lieux aussi éloignés.

« L'empereur leur dit : « Il y a auprès de nous une jeune fille incomparable de bon sens et de sagesse, qui réfute tous les savants et affirme que nos dieux sont des démons. Si vous arrivez à l'emporter sur elle, vous rentrerez chez vous avec de grands honneurs. » En entendant cela, l'un d'eux, indigné, répond d'une voix pleine de colère : « Belle décision pour un empereur ! Pour un différend avec une seule fille, il fait venir de pays lointains les savants de ce monde, alors qu'un seul de nos jeunes élèves pourrait très certainement la confondre4 ! »

La vierge, encouragée par un ange du Seigneur lui recommandant de résister avec constance, s'adresse à l'empereur devant les orateurs : « Par quelle décision peux-tu placer une seule jeune fille devant cinquante orateurs à qui, en outre, tu as promis salaire en cas de victoire, alors que tu m'obliges à combattre sans espoir de récompense5 ? » Puis elle réussit à faire taire les orateurs par la pertinence de son argumentation, et à les convertir. L'empereur les fait aussitôt brûler au milieu de la cité, puis séduit par sa jeunesse et son « incroyable beauté », s'adresse ensuite à Catherine et lui propose une place dans son palais, en second rang après la reine. Elle répond : « Cesse de tenir de tels propos […] Je me suis donnée comme épouse au Christ [...] Rien ne pourra m'éloigner de l’amour que j'ai pour Lui6,7. » L'empereur la fait alors dévêtir, frapper à coups de croc de fer, et jeter dans une prison obscure sans alimentation pendant douze jours.

L'empereur doit s'absenter. La reine et Porphyre, général des armées, qui est aussi son amant, se rendent dans la prison où ils voient des anges pansant les plaies de la vierge dans une lumière éclatante. Ils sont convertis avec les soldats de leurs suite. Pendant les douze jours, le Christ envoie une colombe blanche qui nourrit la prisonnière « d'un aliment céleste6 ». À son retour, l'empereur constate qu'elle est toute florissante, lui propose une nouvelle fois d'être sa compagne, ce qu'elle refuse à nouveau car « Le Christ est mon Dieu, mon amour, mon berger et mon époux unique8. »

Un préfet conseille alors un supplice féroce pour la vierge, afin que l'exemple de cette mort effraye les autres chrétiens : quatre roues entourées de scies de fer et de clous doivent lui déchirer et broyer le corps. Alors la vierge pria le Seigneur de détruire cette machine. « Et voilà qu'un ange du Seigneur frappa et brisa cette meule avec tant de force qu'il tua quatre mille païens8. »

La reine, son amant Porphyre, et un nombre important de soldats, ayant avoué leur conversion, sont exécutés. L'empereur propose une dernière fois à Catherine de devenir son épouse, cette fois-ci impératrice. Elle refuse et l'empereur la condamne à être décapitée. Quand elle est conduite au lieu d'exécution, elle prie Dieu et une voix se fait entendre « Viens, ma bien-aimée, ma belle ! Voilà : la porte du ciel t'est ouverte9 ». Puis, quand elle est décapitée, du lait jaillit de son cou en guise de sang.

Alors des anges prennent son corps, l'emportent jusqu'au mont Sinaï, à plus de vingt journées de voyage, et l'ensevelissent avec beaucoup d'honneurs. « De ses ossements s'écoule sans cesse de l'huile qui guérit les corps de tous les malades9 ».

Culte Voir lien 

 Culte_de_Ste_Catherine