"Fantaisie équestre" Vie d'autrefois par Marie Houillon
L'Association "Ralentir pour Vivre" 88240 Les Voivres
en collaboration avec le Blog Les Voivres 88240
vous présente ce vendredi
"Fantaisie équestre"
Marie Houillon
En vous souhaitant bonne lecture
À mardi
"Fantaisie équestre"
Une famille qui ne passait pas inaperçue, au village, c'était celle du Paul et de la Génie de la Dine. Ils s'appelaient Didier en vérité, mais une aïeule prénommée Adeline leur avait valu leur sobriquet.
Ils avaient un fils Auguste, dont ils étaient très fiers. Quand Paul avait dit : " Not' Auguste ", il avait tout dit. C'est vrai que c'était un beau grand gaillard, fort comme un Turc et pas bête du tout. Il bucheronnait avec son père, habitant à proximité du Grand Bois.
Quand il dut partir au Service Militaire, ce fut toute une affaire. Et comme il l’effectua dans la cavalerie, près de Paris, le Paul et la Génie éclataient de fierté !
Et puis, il en revint, bien sûr, son temps achevé. Mais il n'était pas loin de se prendre pour un héros, encouragé en cela par ses parents.
Toutes ces rodomontades finissaient par agacer pas mal le voisinage, et particulièrement le Jules, chez qui il allait donner un coup de main de temps à autre.
Une après-midi, alors qu'ils étaient tous attablés à goûter, entre deux charrettes de foin, Auguste racontait une fois de plus ses prouesses de cavalier, sans aucune modestie, bien entendu.
Alors le Jules, le regardant d'un air finaud, lui dit :
" Tu causes, tu causes. Mais je te parie bien que tu ne monterais pas à cheval sur mon gros bœuf, le Pommet ! "
Auguste monte (c'est le cas de le dire) sur ses grands chevaux :
" Quoi ? Qu'est ce que vous dites ? Amenez-le votre Pommet, et vous verrez si je ne monte pas à cheval dessus ! Allez, amenez-le, tout de suite ! "
Alors le Jules, imperturbable , mais l’œil narquois, de lui répondre :
" Mais non, grand con ! Tu ne serais pas à cheval puisque tu serais à bœuf !"