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Union des Ecrivains Vosgiens
9 novembre 2020

GUILLAUME APOLLINAIRE

Eternel Guillaume !
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« Et toi mon cœur pourquoi bats-tu ?
Comme un guetteur mélancolique
J'observe la nuit et la mort »
Le 9 novembre 1918, deux jours avant l’armistice, affaibli par sa grave blessure, le poète Guillaume Apollinaire, âgé de trente-huit ans, meurt de la grippe espagnole.
Quelques jours plus tôt, alors que la défaite de l'Allemagne ne faisait plus de doute, Apollinaire entendait de son lit les gens qui passaient sur les quais en hurlant « À bas Guillaume ! Mort à Guillaume ! » Il faisait semblant de prendre pour lui-même ces cri, et il demandait aux infirmières : « Qu'est-ce qu'ils me veulent tous ces braillards ? »
Engagé dans la Grande Guerre en 1914, envoyé sur le front en 1915, il fut blessé par un éclat d’obus le 17 mars 1916 : « Bombardement. Je lisais à découvert au centre de ma section, je lisais le Mercure de France, à 4h un 150 éclate à 20 m. Un éclat perce le casque et troue le crâne.»
Écrivant sans relâche, même au cœur de la guerre, Apollinaire a laissé quantité de poèmes et de lettres, dont celles à Lou et à Madeleine, qui constituent un témoignage époustouflant sur la Première Guerre Mondiale.
Ils sera déclaré mort pour la France en raison de son engagement durant la guerre.
Né à Rome d’une mère polonaise, naturalisé français en 1916, il est pour toujours l’auteur de La Chanson du mal aimé, du Pont Mirabeau, de Calligrammes, des Poèmes à Lou si souvent mis en musique, et chantés.
Il est le « guetteur mélancolique ».
Apollinaire eut une vie courte et pleine, une vie tissée d’histoires innombrables. Poète de génie, conteur et créateur hors pair, Apollinaire est connu pour avoir soutenu tous les courants artistiques d’avant-garde de son époque, entre Montmartre et Montparnasse.
On connaît moins le combat qu’il a mené pour se créer un nom, un nom en littérature, au milieu de toutes les errances et de tous les dangers. La prison lors de l’affaire du vol de la Joconde et, plus encore, son engagement comme volontaire en 1914, constitueront de puissants moteurs de sa création, en ajoutant à tout ce qu’il écrivait, une tendresse, un supplément d’âme qui n’appartenait qu’à lui.
Sensuel, mangeur de livres, fumeur impénitent, gourmand de la vie, Apollinaire puisera son inspiration sur les rives de la Méditerranée, véritable géographie affective d’où jailliront d’inoubliables poèmes et lettres d’amour.
Jamais prisonnier du passé, indépendant, plutôt « non aligné » que chef d’école, Apollinaire parvint, au cours de sa brève existence, à se plonger dans tout ce qui lui permettrait d’inventer sa liberté.
Le monument-menhir en granit surmontant la tombe d’Apollinaire, dans la 86ème division, est l’œuvre du peintre Serge Férat.
Sa tombe porte également une double épitaphe : un calligramme de tessons verts et blancs en forme de cœur qui se lit « mon cœur pareil à une flamme renversée » et trois strophes discontinues de Colline :
Je me suis enfin détaché
De toutes choses naturelles
Je peux enfin mourir mais non pécher
Et ce qu'on n'a jamais touché
Je l'ai touché je l'ai palpé
Et j'ai scruté tout ce que nul
Ne peut en rien imaginer
Et j'ai soupesé maintes fois
Même la vie impondérable
Je peux mourir en souriant
Habituez vous comme moi
A ces prodiges que j'annonce
A la bonté qui va régner
A la souffrance que j'endure
Et vous connaîtrez l'avenir
Guillaume Apollinaire dans l'atelier de Picasso, boulevard de Clichy, 1911
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