ANNIE MASSY : HOMMAGE A SAMUEL PATY

Annie Massy

Retour de l'hommage à Samuel Paty sur la place de l'hôtel de ville de Chaumont : pas la foule, une centaine de personnes, cent-cinquante peut-être... pas de jeunes, ce sont les vacances... une Marseillaise molle comme si on avait encore peur de ses paroles qui raisonnent pourtant juste en la circonstance... je suis partie un peu frustrée, me disant que les paroles et les gestes symboliques sont importants mais insuffisants.

Pour ne pas rentrer trop vite, je suis allée à la Chapelle des Jésuites voir l'exposition "Trois points de suspension de Mademoiselle Maurice" et là ! Dans ce lieu de culte désormais voué aux expositions, je me suis retrouvée immergée, subjuguée dans une explosion de vie et de couleurs.

Rien à comprendre ou expliquer : le sens passe par les sensations. "Mademoiselle Maurice" est très investie dans le mouvement LGBT, contre le nucléaire, pour la récupération des déchets. Elle exprime haut et clair ses choix de vie et de pensée, dans un univers baroque qui fut aussi en son temps (18e siècle) une manifestation de liberté et de fantaisie en préparant la Révolution française et laïque. Et aussi, rappelons le, faisant parti d'un ensemble plus vaste, voué à l'éducation.

Quel symbole !

Tout y était, tout ce qu'on a voulu tuer avec Samuel Paty : la liberté de penser et de s'exprimer, la beauté d'un art à part côtoyant l'image de l'ancien sacré du retable, bref, la vie telle que des luttes pluridisciplinaires ont fini par nous obtenir.

Comme nous avons besoin de l'art!

Ouf, cela fait du bien ! Ce n'est pas une fin mais la certitude qu'il y a en nous quelque chose de fort et d'authentique que nous n'avons pas envie de voir disparaitre... que d'ailleurs nous ne pourrions pas effacer parce que nous sommes cette liberté.