SALUT BERNARD !

Sandra Trambouze

 est avec 

Bernard Meulien 

voir ce blog au 20, 22; 24 juillet, et 5 avril

Non, ça je ne l’ai pas cru.

Je ne l’écris que maintenant car je ne l’ai pas cru.

M’a fallu du temps.

Quand j’ai vu là noir sur blanc.

L’a fallu que j’y revienne.

Que j’y repasse.

Là, noir sur l’blanc.

Que mes yeux s’accoutument.

A ces drôles de dires

Ces drôles de paroles qui circulaient.

De murs en murs.

Des paroles toutes de tendresse.

Puis des photos

Qu’étaient comme des pastilles

Des bonbons qu’on se colle dans les joues

Puis qu’on laisse fondre.

Ça fait du réconfort sucré

Dans les joues bien caché.

Les photos.

Ben j’l’ai pas cru.

Et je suis rev’nu dessus.

Et j’ai relu.

Ces mots que je n’pouvais pas

Croire.

Ça disait

Que le poète

Le résonneur

-Celui qui résonne faut entendre !-

Qui mâchait pas,

Qui fumait oui !

Mais qui mâchait pas ses mots,

Les laissait s’en aller comme des oiseaux trop longtemps prisonniers

Le beau parleur on pourrait dire,

-Qui parle belle langue faut comprendre

En poésie-

Celui qui parle bien car jamais lassé qu’il était d’aimer

Les mots

Un amoureux

Sur les routes du verbe on pourrait dire,

Celui-là

Bernard Meulien

Celui-là

Ce jeunot-là !

Ça que j’ai lu

Ça que j’ai pas cru

Y s’était fait la malle.

Poursuivant quoi ?

Un mot trop haut ?

C’est pas son genre

De n’pas dire au revoir !

Donc

C’est pas vrai !

Pas crédibe !

(esprès je le dis sans le « l »)

Ben tiens !

Je le vois bien

Me sourire

De ses longs doigts faire

Une révérence

Comme un ballet enchanté qui s’échappe du bout des ongles,

Tout un paradis !

Qu’est-ce j’avais dit ?

Pas mort, coquin !

Pas mort.

Je vois la révérence !

Juste évaporé un peu plus loin.

D’un sourire.

Yeux rieurs !

Ben tiens !

L’allait pas sortir masqué

Celui qui met le verbe à nu

Qui déshabille les lettres

Les respire

Les fait tourner en bouche

Comme des vins

Qui réchauffent.

L’est juste un peu plus loin.

Alors j’y fais une révérence moi aussi !

Ben j’ai eu peur !

V’là qu’ça s’écrit en murmures cette histoire là !

Noir su l’blanc !

Salut Bernard !

SALUT BERNARD !

Oui je crie faut bien qu’t’entendes.

SALUT !

Ça meurt jamais

L’esprit libre

Salut !

En poésie.

Salut !

Ça résonne longtemps les mots.

Poésie.

Ça pétrie

Bien au-delà

Ça s’meurt pas.

Salut Bernard !

Ça s’meurt pas.

T’es là, coquin,

Chenapan !

Yeux rieurs !

Salut salut salut !

T’es là.

Tu résonnes.

Tu déraisonnes librement

Sur le ventre des mots.

En poésie.

Salut Bernard !