Olivier Py, directeur du festival d'Avignon depuis 2013, s'exprime quant à la passation du ministère de la Culture à Roselyne Bachelot, annoncée par Emmanuel Macron lundi 6 juillet 2020.
Roselyne Bachelot lors de sa passation de pouvoir ce lundi 6 juillet rue de Valois a dit vouloir «mettre la culture au cœur de la reconstruction de notre pays».• Crédits : ALAIN JOCARD - AFP
Pour sa première sortie en tant que ministre de la Culture, Roselyne Bachelot s’est rendue à la soirée de lancement d’ "Un rêve d’Avignon" en partenariat avec France Culture. "Je crois que sa venue est un bon signe puisque sa première sortie finalement honorera le Festival d’Avignon, donc le théâtre public et la maison de la Radio", estime Olivier Py.
"C’est une femme de conviction, c’est une femme de culture, elle connait très bien le jeu politique, elle a un poids médiatique, tout ça lui donne des atouts, si toutefois elle a le téléphone blanc avec l’Elysée. C’est toujours la difficulté des ministres de la Culture."
"La culture est une arme de construction massive"
Lors de la passation de pouvoir, Roselyne Bachelot a dit vouloir mettre la culture au centre de la reconstruction du pays. Comment fait-on aujourd’hui pour mettre en place en tel programme ?
"Oui, la culture est une arme de construction massive, aussi bien sur le plan économique que sur le plan social. J’ai l’impression que les pouvoir publics successifs n’en ont pas pris la totale mesure et ne se rendent pas compte qu’il ne s’agit pas simplement d’un petit secteur, mais quelque chose qui touche au destin de notre nation et à l’honneur de la France."
"Le fameux 1%, on n’y est jamais arrivé. C’est des biscuits apéritifs dans un budget d’Etat la Culture"
Dans sa tribune parue dans Le Monde le 3 juillet dernier, Olivier Py en appelait directement à Emmanuel Macron. "Je crois qu’un grand président de la République se doit d’avoir une ambition culturelle, mais une vraie ambition. Le fameux 1%, on n’y est jamais arrivé. C’est des biscuits apéritifs dans un budget d’Etat la Culture. Je pense qu’Emmanuel Macron en a probablement le désir, je lui ai dit personnellement", poursuit-il.
"J’aime beaucoup le fait que Roselyne Bachelot ait ouvert en disant : ‘Je suis la ministre des artistes et des territoires’. Ça me semble très important. Considérer la décentralisation en France, c’est déjà un premier geste extrêmement important pour un renouveau de la politique culturelle."