Une rediffusion de l'émission du 13 avril 2013

L'étoffe des rêvesL'étoffe des rêves © Getty / Francesco Carta fotografo

Les images oniriques ont quelque chose des galets qui sont dans l’eau. Qui brillent sous l’onde glacée qui file entre les menthes. Leur beauté fait qu’on se penche. On ne résiste pas à l’envie de s’agenouiller dans l’odeur merveilleuse qui s’élève des petites feuilles dentelées et duveteuses des menthes qu’on écrase au-dessus de l’Yonne. On roule la manche plus haut que le coude. On plonge la main dont la chair se met à frémir de froid.              
Les doigts glacés et blancs cueillent ces pierres au fond de la transparence ; ils les rapportent à la lumière ; l’eau en dégoutte ; l’air les assombrit ; les yeux se découragent ; je parle des instants les plus intenses de nos vies ; leur attrait se dérobe ; nous ne savons plus ce que ces pierres qui chatoyaient voulaient nous dire ; on ne sait plus pourquoi, spontanément, on s’était mis à genoux.              
Pascal Quignard. La barque silencieuse.

Comprendre ce qu’est la conscience onirique est la dernière frontière de la neurobiologie – plus loin encore, sans doute, que la compréhension de la conscience éveillée.              
Michel Jouvet. Le sommeil et le rêve.

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