LES GONCOURT ...ET MAURICE POTTECHER !
- Le Cours de l'histoire
- Témoigner de son temps par ses écrits intimes : Le journal acerbe des infréquentables frères Goncourt
Les frères Goncourt, nous les connaissons tous, puisqu'il y a le prix Goncourt, il y a l'Académie Goncourt et il y a le journal des Goncourt. Mais les connaissons nous vraiment ? Ce matin dans Le Cours de l'histoire, nous posons la question au biographe de ces deux frères infréquentables.
Connaissez vous Germinie Lacerteux ? Ah Germinie, fille du peuple, petite paysanne devenue servante, puis domestique. Je vous le dis, elle a fait beaucoup de mauvaises rencontres, Germinie et rien ne lui a été épargnée. C'est un destin difficile, mais sans exagération excessive, il est celui de tant et tant de femmes du 19ème siècle. Une histoire triste, sans doute, que l'on pourrait couvrir d'une expression populaire : "c'est du Zola". Oui, mais voilà, Germinie Lacerteux est un roman des frères Goncourt paru en 1865, quand Zola est encore journaliste, critique d'art. D'ailleurs, il a beaucoup aimé ce roman écrit par Edmond et Jules Goncourt. Germinie est un tantinet oublié aujourd'hui comme roman, mais ses auteurs sont très présents par le prix qui portera leur nom bien sûr, par l'Académie aussi, et puis par leur Journal. Et là, ce n'est plus vraiment du Zola. C'est de l'acide, du vitriol mais pas seulement le Journal des Goncourt, sous titré "Mémoires de la vie littéraire", est un très beau témoignage sur la fin du 19ème siècle. Des phrases courtes comme des aphorismes : "en province, la pluie devient une distraction" ou encore "peut être dit on moins de sottises qu'on en imprime" et une autre "un auteur doit être dans un livre comme la police dans la ville, partout et nulle part". Les Goncourt ont conservé leur journal pour eux, a publié après leur mort. Par goût de la discrétion peut-être, pour ne pas blesser éventuellement ou alors par recherche de postérité. Mais c'était un autre temps. Si les Goncourt ville de nos jours, sûr qu'il aurait fait un tabac sur les réseaux sociaux.
Nous recevons ce matin l'écrivain et bibliothécaire Pierre Ménard, pour son dernier ouvrage Les infréquentables frères Goncourt, paru en janvier 2020, chez Tallandier.
Les frères Goncourt sont de terribles personnages extrêmement méchants. Des teignes, qui disent du mal de tout le monde, de leurs amis, de leurs ennemis, de leur famille. Ils vont toujours avoir un mot méchant, un portrait au vitriol
Voir le lien :
Jules de Goncourt, né à Paris, mort en 1870 .Edmond de Goncourt né à Nancy , mort en 1896
C'est celui-ci que connut Maurice Pottecher, qui apparemment n'eut pas à souffrir de sa méchanceté.. au contraire !
Ecoutons Frédéric Pottecher danns "Un siècle de passions au Théâtre du Peuple de Bussang" ( Frédéric Pottecher Vincent Decombis Editions Gérard Louis 1995 ) : p 72
" Parmi les "amis " de l'époque, il y a Edmond de Goncourt ,mon oncle est allé à Chatel Guyon avec lui et ils se sont très bien entendus .I
Ils ont passé une quinzaine de joiurs ensemble . ils s'étaient rencontrés dans ce qu'on appelaiit " les dimanches d'Edmond de Goncourt "
( comme il y avait les jeudis d'Alphonse Daudet " dont Maurice Pottecher était familier ) .° On y rencontrait des gens comme Marcel Schwob,Léon Daudet ( ami de Jean Pottecher, fils de Maurice mort en 1918 , Clémenceau et parfois Richepin"