Pour écrire le Cochon noir, Roger Planchon dit s'être largement inspiré de la littérature de colportage, ces petits ouvrages brochés qui fleurissaient au XIXe siècle dans les campagnes. Sa pièce est située au printemps 1871, dans un petit village de l'Ardèche, très loin de Paris, où la Commune vit ses dernières heures. Elle raconte l'histoire d'une noce qui tourne mal: renversée dans la boue, la mariée est soupçonnée d'avoir été violée par un vagabond ou possédée par le démon. Une chasse à l'homme s'organise, ponctuée par un lynchage, tandis que le sorcier du village prépare une cérémonie d'exorcisme, malgré l'opposition du curé.
A partir de cette trame de fait-divers du siècle dernier, Planchon imagine une fresque historique et sociologique, qui est aussi une exploration des racines ardéchoises de l'auteur et une réflexion sur un monde marqué par la superstition et l'obscurantisme.
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Sur un sujet pas si éloigné, on ne trouvera dans le Cochon noir rien qui ressemble aux envolées poétiques et fantastiques de Noces de sang de Lorca. On est plus proche d'un théâtre naturaliste à visées édifiantes, tel que peut-être le Théâtre du peuple de Bussang, dans les Vosges, en présentait au début du siècle.