JEAN CLAUDE VORGY : ELLE COURT ...
15 avril
JE SUIS POUR LE PARTAGE;
ELLE COURT
Elle court, elle court sous l’orage
Mouillée de sueur et de pluie,
Transportée par le feu qui l’incendie.
Elle se fout bien de son age,
Elle dit : «Vivre c’est aujourd’hui»,
Elle veut dépasser tous ses interdits.
C’est elle qui fait danser mes nuits,
Qui ennoblit mes insomnies
Quand son corps joue
Dans l’ombre et la lumière.
Elle est venue chez moi réveiller
Quelques vieux soleils oubliés
Dans ces temps où
J’trainais dans l’désert
Égarée dans ses sentiments,
Comme un oiseau dans la tempête,
Elle se débat, elle fait front, elle avance.
Elle ne peut faire autrement,
Pour être bien dans sa tête,
Que de tout déposer dans la balance.
Et la voilà qui fait trembler,
Semblable au vent dans les blés,
Mes mains, mon corps,
Et ma vie toute entière,
Adorable raz-de-marée,
Heureux séisme inespéré,
Hier encore,
J’traînais dans l’désert
J’aurais pu poser mes bagages
Me noyer dans le quotidien
Devenir un touriste de l’existence
Mais elle courait sous l’orage
Pour venir poser dans mes mains
Cet amour ruisselant d’éloquence.
Et peu m’importe la richesse
Les palmes ou les palmarès
J’ai beaucoup mieux à vivre sur cette terre
Surtout depuis que le printemps
A transformé en océan
C’qui hier encore
N’était qu’un désert.
Elle court, elle court sous l’orage
Mouillée de sueur et de pluie
Elle court, elle court …