ODILE KENNEL : "JE SUIS LA LUNE CORNUE QUI AIGUISE LA NUIT DE L'ANTRE...."
Le contenu pourrait avoir certaines similitudes avec le situation actuelle...
Je bercerai ce monstre qui est mien. Puisque c’est mon fils. Qu’importent les visages. Je l’ai trouvé au fond du labyrinthe, je l’ai reconnu au cœur du puits des vérités. Il m’attendait depuis tout ce temps, au mépris de la faim qui lui dévorait les entrailles. Toujours vivant. Toujours incunable. Il dort en vacarme de questions, ses rêves mordant l’espace alentour, tandis que j’entends tout ce qu’il tait. Pas encore de reproches, pas vraiment, mais je sais qu’ils viendront, qu’ils sont déjà venus, qu’ils sont là. Je ne peux cependant décemment pas faire la sourde oreille, l’abandonner, moi aussi, même si d’autres l’ont laissé à la merci d’horreurs sans nom avant moi, et sans le moindre scrupule. Ils me taxeront d’inconscience, puisque c’est tout ce qu’ils savent faire.
Je suis la lune cornue qui aiguise la nuit de l’antre dont tous fuient l’obscurité, en cyclopes éborgnés qu’ils sont. Ils maudissent l’étroitesse des murs, des portes et des fenêtres, leur voix sans issue.
Plafond bas, Messieurs !
Ils disent que je ne me ressemble pas.
A SUIVRE