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Union des Ecrivains Vosgiens
25 février 2021

GEORGES RICHARDOT : MEMOIRES D'UN ESCOGRIFFE II

De Vraine à Cagne Immémoires d’un Escogriffe (titre provisoire)
(En cours d’écriture. Extrait.)
Peu de temps auparavant, je ne sais de quelle dette envers mon beau-père Havas avait à s’acquitter. Mis devant le choix de la contrepartie, celui-ci opta – Havas étant entre autres activités une puissante agence de voyages – pour un voyage de noces au profit de sa fille, accompagnée, bien sûr, du gendre. La circonstance déboucha sur un séjour de 15 jours dans un quatre-étoiles de Viareggio. Tirant le diable par la queue, nous disposions tout de même de notre premier – et unique - cabriolet : une « deuche » d’occasion, remplissant son office, en toute fraternité, dans la mesure, bien sûr, de ses moyens, limités à la mesure des nôtres. Comment l’avions-nous baptisée ? « Gertrude », me semble-t-il, « Gertrud », articulé à la germanique, dans les phases conflictuelles.
Le palace nous offrait deux sortes de services : ceux inclus dans le forfait (pour nous la gratuité) et les divers suppléments. Autant, s’agissant des premiers, nous savions nous montrer grands seigneurs, autant les seconds faisaient l’objet d’échanges de regards tourmentés. Comment répondre à l’éloge, par le sommelier, de ce Lacryma Christi en balance avec l’Orvieto budgétisé ?
Somptueux, les repas, dans l’élégante salle à manger, restaient empreints d’une certaine tension : le raffinement, justement, du cadre, les soucis de la tenue, avec obsession braguette, du choix judicieux entre les couverts en concurrence. Au sortir, il nous prenait de folles envies de décompresser en batifolant dans les couloirs sonores, ce dont nous ne privions pas pour peu qu’ils fussent déserts.
Le matin, baignade sur la plage. Ruses et louvoiements pour éviter la confrontation avec la pugnace préposée aux matelas et parasols. Escomptons qu’elles se rattrapait sur moins coincés, ou moins agiles !
Par contre, ce qui, à l’exception supportable des frais de carburant, restait gratuit sans limites ni chicanerie, c’était l’exploration du merveilleux arrière-pays, modelé par les premiers contreforts des Alpes apuanes.
Ponctuée d’un souvenir lumineux. Les routes étaient étroites, sinueuses ; déroulant autour de nous un panorama de rêve, sans guère d’autre circulation. À allure plus que modérée, nous traversions un village, quand sur notre arrière nous nous entendîmes héler. En territoire agreste, on est toujours à craindre quelque manifestation hostile, consécutive à un dérangement, une profanation, même involontaires. Trottait vers nous une paysanne d’âge mûr. Elle remit à Claudie une fleur extraordinaire, de celles dites « indigènes », spécifiques à la contrée.
Quelle élégance dans l’hospitalité, la générosité ! Seigneuriales, pas d’autre mot ! À jamais, détourés, cette fleur, le geste en moi feront icônes.
Moins rayonnante sera la dernière image de Viareggio : dans le hall, une bonne partie du personnel faisant la haie au long de laquelle nous laisserons notre pauvre reliquat de pépètes. Bon, reclassons plutôt le traquenard ressenti comme débordement méditerranéen… heu, tyrrhénien de sympathie !
(Photo : à Paris, Gaston Chatelain, Claudie et moi.)
Peut être une image en noir et blanc de 3 personnes et personnes debout
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