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Union des Ecrivains Vosgiens
30 septembre 2020

LE PREMIER DES SALONS SELENITES CHEZ CUNEGONDE II : "J'adore les nichons" ! Deuxième salon ce jeudi 1er octobre

La première des Sélénites chez Cunégonde  II : "j'adore les nichons " !

 

quinto (3) (2)

Coup d’envoi des agapes littéraires et artistiques au village de Cunégonde, qui ressortait dégoupillée du confinement, bien décidée à crever l’invisible plafond de verre et à rapprocher les survivants: juste avant le lever de lune en ce début de septembre, deux Belles au bois réveillées firent subrepticement leur entrée.

 

Posant le pied au sol, Marie-Jeanne Ornella Dubédeau huma les étoiles,en phase expansive tonitruante : lancée sur l’orbite fête de la fin du monde, elle promettait l’art de l’imprévu. Lili des Lys en Smirnoff,toute en délicatesse, semblait sortir d’un film de Rhomer. Dans son panier en osier cette pépite : un recueil de poèmes de Maciej Rembarz. Et des haïkus : avec son prince et cette forme exigeante de poésie japonaise, elle avait remporté un prix organisé par la médiathèque de Mirecourt pendant le confinement.

 

Sur la table monastère une corbeille de fruits remplie de masques sous cellophane. Des flyers aux couleurs des prochains marchés bio des paysans d’Épinal, et du marché du terroir à la Halle Parpignan de Mattaincourt. Au mur l’affiche anarchiste d’un « food not bombs » mensuel au kiosque à musique de la Préfecture des Vosges: de quoi manger, pas des bombes ! Et oui, chaque premier dimanche du mois, de jeunes Romarimontains font le tour d’une montagne de nourriture invendue et gaspillée pour la redistribuer, savoureusement cuisinée, en suscitant des échanges citoyens fraternels et salutaires, dans une République à l’agonie.

 

Les deux Belles se déchaussent illico de leurs embrouilles de filles au son des tambours magiques qui se mettent à chanter dans la nuit sélène. Des clapsticks traditionnels, un shaker en forme d’œuf, une paire de congas et quelques pas de danse… elles n’ont jamais touché un instrument de musique et voilà qu’elles s’embarquent dans un bœuf inattendu. « J’adore les nichons » : Marie-Jeanne entonne en toute improvisationle slam inaugural de la soirée, hésitant mais foncièrement cocasse et libérateur.

 

« Liberté, liberté chérie, tu perds ta chemise »

 

Dans un rebond de conscience politique, en ce jour d’ouverture du procès pour les attentats contre Charlie Hebdo, un poème est déclamé   : « la Charlésienne », hommage ému à la Marianne vacillante, ressuscitant l’éphémère cortège du « (…) 7 janvier : Quel beau défilé! « Je suis Charlie » « Oui, mais… !» Le jour de gloire Est au parloir Déjà se fissure La belle figure De la laïcité (…) Cyberattaque et crack ! La fronde retombe Sur les pavés d'hier Où tous marchèrent : Humanistes tristes, Pacifiques et fiers, Juifs et Musulmans, Chrétiens, Bouddhistes, Culs-bénis, non croyants, Intégristes, fachos racistes Et politiques opportunistes (...)»

 

Depuis la fenêtre sur la pierre d’eau, un majestueux lever de lune derrière les grands chênes précipita les convives sur la terrasse. Il motive alors quelques timides vocalises dédiées à l’astre féminin dans toute la plénitude de son mystère. Au même instant à quelques encâblures, arrêté sur son chemin par de rocailleux imprévus, Robin de la Chopine oubliait le banquet dont il s’était régalé d’avance les babines. Le lendemain matin il allait retrouver subitement la mémoire en plongeant la main dans sa poche : défroissant le beau poème de sa feue maman, Grand Prix de la Société des Poètes Français, il s’enquit derechef de la date des prochaines Sélénites et jura pour se faire pardonner d’y danser nu sur la table.

 

L’art culinaire n’était pas en reste. Pesto d’herbes sauvages aux noisettes fraîches, quiche lorraine  - la - vraie - sans - emmental, décoction d’orties pour fouetter les sangs faibles, gaspacho du jardin,  lentilles réunionnaises et son rougail tomates aux piments zoizeau, mirabelles fraîches, sirop de sureau maison... la ripaille à l’auberge espagnole aguichait les papilles et « le Rendez-vous des Acolytes » déliait les langues : le vin de producteur, de belle robe au corps charpenté, mena rondement la comparaison pratique entre seins libres et seins aux balconnets ampliformes, deux tendances antinomiques qui se montraient sous les meilleurs auspices. Le soutien-gorge oui ou non : les Belles au Bois Réveillées s’en expliquaient presque à corps et à cris dans un théâtre enchanté.

 

Un jeune homme au charisme olympien rompit les joyeusetés féminines du salon des Arts et des Lettres qui fatalement partait en vrille. Le geek déconfinait de son antre, poussé par la faim. Attrapé au vol avant d’atteindre le buffet, il fut question du guide du Voyageur Intergalactique, une référence pour les accros du numérique, l’œuvre de science-fiction humoristique et multidisciplinaire de l'écrivain britannique Douglas Adams. Et par conséquent la réponse à la question du Sens De La Vie, De l’Univers Et De Tout Ce Qui Est, pour expliquer le nom d’une grande école du numérique à la pédagogie révolutionnaire : l’école 42. Octave de l’Envers au Bois Saignant n’avait pas échappé complètement à la soirée de sa mère qu’il trouvait parfois un tantinet orchidoclaste.

 

 

Pleine lune à son apogée, vers minuit la folie s’invita sans prévenir dans les conversations. « La folie ! » : le mot flamba comme une torche. Par chance c’était l’un des thèmes favoris de l’hôtesse  qui fit tous les efforts du monde pour ne pas sortir du sillon, harmonisant les échanges doctes et passionnés, leurs étincelles tonitruantes et désordonnées, quand une flambée rassurante dans l’âtre annonçait les tonalités douces de l’automne. De l’hystérie à l’utérus, de la querelle entre psychanalyse et psychologie cognitivo-comportementale, de Freud le père à Lacan le phare, son nœud borroméen, sa forclusion du nom... de Dieu ! De l’importance de se dire pour battre en brèche les théories sans âme : le sujet ne manqua ni de verbe ni de verbosité.

 

Près du feu, un poète attend son heure en vain au fond du panier. C’est l’homme qui marche de côté : Maciej Rembarz. Le Polonais né en 1950 s’est glissé dans la peau de Stanislawa Przybyszewska dont il ressuscite la flamme à travers ses poèmes...

 

(Przybyszewska

tanislawa Przybyszewska, écrivaine polonaise (1901-1935)

« La tuberculose, la morphine et la malnutrition ont été reconnues comme étant les causes de sa mort. Mais Stanisława Przybyszewska aurait certainement pu être plus justement diagnostiquée comme la femme qui est morte de Robespierre » Hilary Mantel, auteure britannique. (London Review of Books).

L’écrivaine polonaise, artiste et féministe du début du XXème, a perdu la vie à 33 ans dans la plus grande solitude. Dramaturge socialiste, l’auteure de « L’affaire Danton » et de « Thermidor » vouait une passion anachronique pour Robespierre et entretenait une relation pour ainsi dire métaphysique avec son idole.

Avec érotisme et sensualité, Rembarz s’intéresse a cette fascination de Stanislawa Przybyszewska pour le révolutionnaire français, guillotiné plus d’un siècle avant qu'elle ne soit née…

Pleine lune à son apogée, vers minuit la folie s’invita sans prévenir dans les conversations. « La folie ! » : le mot flamba comme une torche. Par chance c’était l’un des thèmes favoris de l’hôtesse  qui fit tous les efforts du monde pour ne pas sortir du sillon, harmonisant les échanges doctes et passionnés, leurs étincelles tonitruantes et désordonnées, quand une flambée rassurante dans l’âtre annonçait les tonalités douces de l’automne. De l’hystérie à l’utérus, de la querelle entre psychanalyse et psychologie cognitivo-comportementale, de Freud le père à Lacan le phare, son nœud borroméen, sa forclusion du nom... de Dieu ! De l’importance de se dire pour battre en brèche les théories sans âme : le sujet ne manqua ni de verbe ni de verbosité.

Durant près de cinq heures, pas une alerte, pas une notification, pas un poste ne vint troubler la cérémonie sélène qui déclara pour la légende les deux convives du premier Salon des Arts et des Lettres, Lili des Lys en Smirnoff et Marie-Jeanne Ornella Dubédeau, «Dames pionnières des Sélénites » au village de Cunédonde de Jeûnecourt-sur-Fumier.

 

Hildegarde la Gaude et Amus

 

 

 

 

 

 

 

Durant près de cinq heures, pas une alerte, pas une notification, pas un poste ne vint troubler la cérémonie sélène qui déclara pour la légende les deux convives du premier Salon des Arts et des Lettres, Lili des Lys en Smirnoff et Marie-Jeanne Ornella Dubédeau, «Dames pionnières des Sélénites » au village de Cunédonde de Jeûnecourt-sur-Fumier.

 

Hildegarde la Gaude et Amus

 

 

 

 

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