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Union des Ecrivains Vosgiens
2 avril 2020

LOUISE BAO

COURAGE, PRINTEMPS !



Un printemps qui ne ressemble à aucun autre printemps de ces cent dernières années. Il nous laisse un goût amer, avec l’odeur de la mort. Et de constater que même l’arrivée d’une hirondelle ne fait guère le printemps, ce printemps-ci précisément.

Pourtant, dehors, mon gazon resplendit de beauté et de fraîcheur grâce aux primevères en fleurs. Que de grâce dans les couleurs, un vrai tapis que je ne me lasse pas d’admirer et où j’aimerais m’allonger presque pour ressentir le miracle de la nature.

Un printemps pas comme les autres, car de l’autre côté du miroir, il y a la mort. Un malheur appelé COVID-19 frappa la planète des hommes, faisant des milliers de victimes qu’on enterre en catimini. Les poumons s’infectent et les patients meurent ne pouvant plus respirer. Non seulement, ils partent dans la solitude totale, mais on les cache bien vite dans des caissons anonymes, comme s’ils faisaient la honte des vivants. Et ce, depuis quelques mois. Pourtant, une famille endeuillée se renferme avec courage et dignité, mais ne renonce pas à réhabiliter la mémoire de l’être disparu plus tard, plus tard.

Le corps scientifique nous promet un vaccin miracle, disponible dans un ou deux ans. En attendant, le personnel médical se tue à nous entourer, à nous fournir le plus de chances de survivre, à nous montrer leur vaillance dans l’action, hélas, guéris, nous devons nous confiner. Et ceux qui ne sont pas encore contaminés, sont aussi condamnés au confinement.

  • « Tu ne sors pas de chez toi !  Ou tu sors, mais en payant une amende ! » C’est devenu le dernier commandement de l’Etat.

Les uns s’organisent à proposer des spectacles au balcon. Les soirées se sont animées pour un public debout devant ses fenêtres grandes ouvertes. Les autres se mettent à chanter, à jouer de la musique, et tout le monde applaudit.





Puis aux grands cris de remerciements et d’applaudissement du peuple au monde soignant, se joignent les sons des cloches un peu partout où il y a des églises. Il y a bien longtemps que les citadins n’ont plus entendu de tels sons de cloches, même si on n’est pas encore aux jours des Pâques. Et personne ne s’en plaint !

Un souffle nouveau naît dans la poitrine de tout un chacun, un souffle de courage devant une telle adversité inattendue qu’est cette pandémie venue de nulle part. Le peuple s’organise, se reprend en mains et retrouve le chemin de la bienfaisance, du partage et du courage de vivre, bref à redevenir l’être humain qu’il est !

Et dans nos cœurs endoloris, naît un embryon de patience et d’espoir : la vie continue !

Devant une fontaine publique, j’hésite à m’arrêter. Il n’y a pas une âme en vue. Puis je me décide à remplir une à une mes bouteilles, quand petit à petit, j’ai entendu les pépiements d’oiseaux, juste devant moi, dans les buissons. Des petits cris qui accompagnent le bruit de l’eau qui coule. Alors je lève les yeux et je les aperçois, les minuscules ailes qui dansent, les pattes roses qui sautillent sur les branches d’arbustes entourant la fontaine. Le ballet du printemps, un vrai bonheur, même furtif !





BAO Louise,

Printemps des Poètes, mars 2020.

 

Louise Ba a répondu ainsi à la sollicitation de l'atelier virtuel de Maguy Louis ( voit à Ateliers amis au 21 mars )

 

 

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